"La lumière revient déjà et le film est terminé", Mr Eddy nous le disait lors de la dernière séance, les fins sont souvent difficiles. Un cinéma de quartier qui ferme, ou le week-end qui se fini, un enfant qui ne doit plus dormir avec sa sucette ou à qui on enlève son doudou; des exemples comme tant d'autres, et à chaque fois des moments qui se déroulent dans l'amertume, pénibles.
Même pour la fin d'un spectacle, une libération, la sortie d'hôpital, la nature de l'homme pousse à la nostalgie, ça peut être bref mais c'est toujours présent. Je ne sais pas si ça a déjà été prouvé de manière scientifique mais c'est une loi fondamentale "Tout ce qui commence un jour, fini un jour ou l'autre" on devrait être préparé à cette issue, pourtant quand je lis un bon bouquin et que j'arrive à la fin, ça me fait comme une boule dans le ventre, j'ai remarqué d'ailleurs que si j'avais dévoré les premières pages, les dernières je les savoure même si elles n'ont pas meilleurs goût. Quand on s'aperçoit que la fin est proche, on retarde, on profite, on regarde comme on n'a jamais regardé. "Chante, la vie chante comme si tu devais mourir demain", le "carpe diem" version Fugain, on connaît bien le principe mais on ne le mettra jamais assez en application. Est-ce que pour autant ça va m'aider à passer le cap quand je serais à la fin de quelque chose? C'est quand même réconfortant de savoir que l'on a fait tout ce qu'il fallait pour ne rien regretter, après je ne sais pas si c'est suffisant pour nous faire tourner la page.
Car qui dit la fin dit le début d'autre chose, et dans tous ces passages de la vie je me demande ce qui effraie le plus, la fin de ce que l'on connaît ou le commencement de l'inconnue. Quoi qu'il en soit, pour moi ces passages nous servent à prouver que l'on est en vie en réagissant (en bien ou en mal, on s'en fout) à ces situations.
En pensant à ce sujet, j'ai trouvé deux contre-exemples à ma loi fondamentale, que ça nous plaise ou non on ne fini jamais d'être l'enfant de ses parents, et les parents de ses enfants.
Sur ce, à demain.
6 commentaires:
well well...(comme une marque de collant de renom) Marrant ton sujet du jour. Je regardais hier "Troie", film amerlock, avec Brad Pit entre autres(au passage lorgnez un peu la contrepetterie, avec bad trip !!!) Ce bel étalon, devant lequel, et je peux comprendre, les nana tombent en pâmoison, y joue le rôle du héro grec Achile, ivre d'1 gloire sempiternelle.
Imaginez la scène: Sous la tente d'Achile au cours du siège de(ux) Troie. La pénombre protège de la morsure du soleil méditerraneen et isole de ces odeurs de chairs calcinées qui suivent les âpres combats. Achile, redoutable guerrier, impertinent et difficilement contrôlable, autopromulgué éclaireur des rois grecs menés par le cupide Agamemnon(bou! le méchant bonhomme), vient de débarquer sur la plage de Troie. Tel un ange funèbre il sème la mort dans les premières défenses troyenne avec la férocité de ces grands félins affamés et, la froide efficacité d'un camp de concentration nazi.
De retour sous sa tente donc, aprés avoir saccager le temple d'Apollon et occis joyeusement tous ses prêtres, Achile couvert de sueur et de sang séché, y trouve Briséis dernière vestale survivante de ce temple, trophé de guerre. Il lui dit à peu prés ceci, (sagesse de guerrier) : "...Les Dieux nous envient. Ils nous envient car nous sommes mortels. Et que chaque minute vécue ne sera jamais la même. Qu'elles peuvent être nos dernières minutes" Et de continuer : "Tu ne sera jamais aussi belle qu'en cet instant. Nous ne serons jamais plus ainsi, ensembles tous les deux..."(trop fort cet Achile) Ce qui donne ainsi une intensité incommensurable à la beauté éphémère de l'instant, une profondeur à l'émotion.(comme dit ton proctologue)
Cette fragilité de l'existence humaine, sa précarité, devient en fait une force, une puissance décuplant l'ampleur de nos émotions, de nos vécus. Pour qui veut bien le ressentir.
Vis fort...Vis intensément car tôt ou tard, il y aura une fin.
Merci C-pas2.. pour tous ces beaux commentaires, j'étais passé à côté du bad trip tellement savoureux, mais a ton avis qu'est ce qui est plus difficile partir de terrains connus ou aller en terre inconnue.
Voyons nico, ce n'est pas sur le "difficile ou pas" qu'il faut raisonner, mais sur le niveau d'intensité. Dur ou pas, on s'en tape: en clair, c'est quoi le plus excitant? Quitter ce qu'on connait ou découvrir l'inconnu?
Ben pour moi, ya pas photo. Le deuxième est bien plus rigolo. Parce que le premier, ça n'a rien de drôle quand on y réflechit bien...
Dur ou facile à la fin, excitant ou pas, on parle de la même chose, mais on voit le verre soit à moitié vide soit à moitié plein.
"Question de point de vue" comme disait oedipe, il faut l'éduquer, j'y travaille tout les jours.
J'ai un contre exemple, non deux pour ta dernière phrase : l'infanticide et la paricide...lol
leptitguillou : même si on cache bien les corps, on ne pas renier notre filiation.lol
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