Pour certains ils les font pendant leurs études, d'autres pendant les vacances, et d'autres pour toute la vie. Tout en travaillant à la chaîne dans une maison d'embouteillage où je m'échine à "dépalettiser" des bouteilles vides pour les mettre sur le tapis, je pensais à tous ces jobs que beaucoup de gens vivent au quotidien. Pas très passionnant, souvent pénible, le petit boulot reste temporaire pour la plupart comme le cauchemar qui se termine quand on ouvre les yeux, pourtant alors que je profitais d'une pause pour discuter avec mes collègues de tapis, certains m'apprirent qu'ils répétaient les mêmes gestes depuis 36 ans en vivant à la cadence de l'usine et de ses exigences. Quand ils m'ont dit ça je n'ai pas pu m'empêcher de penser à cet homme qui prenait à parti son ancien patron qui venait de le licencier ainsi que tous ses camarades de l'entreprise. Devant les caméras qui le rendaient pathétiquement dramatique, il hurlait sa peine en interpellant l'homme qui sous prétexte de sous-traitance économiquement bénéfique, lui avait tout retiré, et quand je dis tout, je l'imagine passant toute sa vie sur la même machine, ayant pu acheter sa maison avec un crédit de 25 ans grâce à cet emploi, ayant payé le jouet tant convoité à son gosse, partir en vacance. Coupable de ne pas avoir d'autres expériences professionnelles, d'être trop vieux pour une nouvelle embauche, qui peut oser imaginer une suite heureuse à cet homme.
La réalité de ces petits jobs m'interpelle alors que j'entends mes camarades de la chaîne discuter des problèmes de la boîte et de la diminution du travail. Je pense que tous les jeunes devraient être familiers avec ce type de boulot et bien avant leurs majorités, il faudrait rendre ces périodes obligatoires en en faisant une matière de classe à part entière. C'est une leçon de vie qui pourrait motiver des esprits récalcitrants à toutes formes d'étude ou l'inverse, motiver le gamin qui ne souhaiterait pas s'embêter sur les bancs de l'école.
Comme disait Neil Armstrong à sa mère à l'âge de 13 ans quand il souhaitait travailler comme "paperboy" : "C'est un petit boulot pour moi, mais un grand bien pour la communauté.".
Sur ce, à demain.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
6 commentaires:
C'est bien de vouloir envoyer tout le monde sur les bancs de l'université, mais c'est ki qui les fera ces petits boulots alors?
Heureusement, si tout le monde n'a pas les moyens (intellectuels j'entends) d'atteindre les études supérieures, beaucoup n'en n'ont pas envie tout simplement. Il faut arrêter de (faire) croire que le bonheur est dans la tête bien faite...
Heureux les simples d'esprit qu'il a dit celui qui marchait sur l'eau...
Pour avoir été confrontée dès mon plus jeune âge, à cette partie de la société (j'y suis née), je confirme que c'est une véritable motivation pour apprécier l'école et la possibilité de changer de couche socio-professionnelle.C'est sûr que vivre le licenciement d'un de ses parents, l'humiliation et le manque de respect quotidien, qui se répercutent évidemment chez leurs enfants nous donnent une vraie rage de prouver qu'on vaut aussi bien que les autres sinon plus... et la chose la plus importante que je retiens: ne jamais juger quelqu'un sur l'emploi qu'il occupe!( ce n'est pas parce qu'on est pompiste ou femme de ménage en autre, qu'on ne s'intéresse pas à l'opéra ou la littérature! on est souvent agréablement surpris, encore faut-il prendre le temps de regarder dans les yeux ces gens-làou tout simplement de leur parler! si si, je vous assure ils sont humains comme vous!
Que de bonnes idées dans cette article...Je pense aussi que les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas assez confrontés à la vie active (et pas seulement les emplois à la banque...)et n'ont plus aucune notion de la réalité d'un emploi...Moi, je dis, Nicolas ministre de la jeunesse et de l'éducation (bizarrement ces deux ministères ne sont d'ailleurs pas groupés...)pour changer la donne (pour nous éviter d'être SDF à 65 ans car les actifs seront trop faibles pour cotiser...)et les mentalités (exit les ptits djeuns qui pensent qu'ils vont être des stars de la chanson ou de la télé...)
c vrai que j'ai roulé ma bosse, vieille louloute que je suis, les petits boulots ça me connait... on ne se rend pas compte sur le moment tout ce que cela apporte et je trouve que tu l'as parfaitement décrit.
En revanche, il est vrai aussi que de nombreuses personnes sont heureuses dans certains de ces boulots car ils leur permettent de vivre, de fixer leur priorité pas seulement sur une pseudo reconnaissance sociale mais sur la Vie la Vraie... mais bon, c pas toujours si simple, je le reconnais aussi.
Pour faire suite au message de "ptitguillou", je pense qu'il ne faut pas attendre que les changements viennent d'en haut (gouvernement par exemple). Selon moi, ce sont les parents qui doivent essayer (pas toujours facile, j'en conviens) d'inculquer les valeurs de la Vie : Tolérance, respect etc...
Sur ce, Bises à tous
bv : Trop difficile de changer les mentalités, plus facile de diminuer le niveau d'accés aux études supérieurs. C'est plutôt grave car aujourd'hui un éléve de cinquième à le niveau d'un CM1 d'il y a 10 ans. A quand un "bac" à sable.
ptite vieille : Il y aura toujours quelqu'un pour te mettre dans une petite case, avoir une formation "ptits boulots" pourrait ouvrir les esprits.
leptitguillou : merci pour ta confiance mais nicolas est un prénom de président ou de tsar comme tu veux. Plus sérieusement je ne sais pas si avec toute ma bonne foi j'arriverais à changer les mentalités, et puis en plus ça te prendrait ton boulot pour sûr.
la petite maman : Que du bon sens dans ton commentaire, mais comme je le disais aux autres, notre société a dévolorisé ces métiers et changer notre perception de ceux ci. Les parents comme tu l'a dis si bien ont du pain sur la planche.
ouaip !
Enregistrer un commentaire