samedi 23 juin 2007

Pourquoi j'ai fêté l'été?

Le 21 Juin, premier jour de l'été est devenu depuis quelques années la fête de la musique. Cette soirée n'ayant pas été choisie arbitrairement vu que c'est le jour de l'année où la nuit est la plus longue (solstice d'été oblige), longueur doublement vérifiée car si l'on permet aux groupes de musique de jouer tard, certaines personnes réticentes à ces festivités subissent les legatos des musiciens en herbe.
25 ans après sa création, ce rendez-vous populaire est attendu par tous tombant le plus souvent avec la fin des examens et récompensant par une représentation le labeur d'une année pour les élèves des écoles de musique ou pour les amateurs.
Mes souvenirs pour cette nuit sont assez variés, accompagné de mes amis de toujours et la plupart du temps aidé par une organisation calamiteuse, nos virés à la découverte "du concert" de fou se terminaient en marches interminables. Les premières fois en prospecteurs du son, les kilomètres ne nous effrayaient pas pour trouver le groupe qui nous ferait vibrer. De la Plaine au Vieux port, petit arrêt cours Estienne d'Orve, pour retourner finalement au cours Julien afin d'entendre les dernières notes du groupe que l'on avait écouté en début de soirée. Les fois d'après en étant plus organisés, mes compères et moi étions munis d'un programme de la fête et véhiculés, cependant les points de rendez-vous hasardeux, la ponctualité incertaine voire inexistante de mes corps et légionnaires eurent encore raison de cette nuit.
Cette année j'ai passé la soirée dans les rues de Beaune, sans avoir à marcher beaucoup vu la grandeur de la ville mais en profitant de la musique à chaque coin de bar et de rue. Ma préférence pour le concert jazzy-manouche de la place Carnot qui malheureusement ne bénéficiait pas d'une sono assez efficace pour être audible (sorry pierre). La surprise fût sans aucun doute le bal-folk, trop excentré pour les badauds mais suivi par une horde de fidèles âgés de 7 à 77 ans, remettant au goût du jour le plaisir simple de l'apprentissage d'une danse et de la pratiquer sur le parquet.
Héritière urbaine des traditionnels feux de la St Jean, la fête de la musique n'est pas prête de s'arrêter.

Sur ce, à demain.

jeudi 21 juin 2007

Pourquoi je vois de la couleur?

En me levant ce matin j'ai décidé de voir la vie en couleur, trop fatigué par le gris de pluie nous faisant broyer du noir depuis plus d'une semaine, j'ai réglé l'image de mon transcripteur cérébral, surveillé les contrastes, évité la surbrillance pour améliorer ma réception.
Il suffit de pas grand-chose pour changer notre vision finalement, quelques neurotransmetteurs produits au bon endroit et le tour est joué, on aurait tord de se priver car le changement est radical. On reprend espoir en voyant du bleu épars dans les nuages tristes, le jaune chaleureux d'un mur de ville qu'un rai de lumière hasardeux illumine, les joues gentiment rosies par un baiser d'amour.
J'aime la couleur pour son côté ludique, si je m'amuse à inverser des teintes entre elles le résultat peut être rigolo alors que pour le noir et blanc je ne vois qu'en "négatif". Par exemple l'histoire du petit chaperon bleu qui au détour d'un arbre rencontra un loup rouge à pois jaune, il se moqua tellement de lui que le prédateur reparti la queue basse, et si le beurre était rouge on ne serait pas obligé de rajouter de la confiture pour mettre un peu de vie sur nos tartines ce serait toujours ça de pris pour les régimes, si nous bronzions couleur sable même les plages de côte d'azur au mois d'Août auraient des allures d'îles désertes.
J'aime les couleurs parce qu'elles se mélangent pour faire d'autres couleurs. Il ne me faut pas plus de preuves pour me convaincre que la mixité est utile dans notre monde pour nous faire évoluer dans le bon sens avec une société volontairement patchwork, tout en sachant conserver notre identité pour éviter de devenir un mélange caca d'oie sans nuance.
J'aime la couleur car je ne rêve pas en noir et blanc, quand je me souviens de mes voyages oniriques ils prennent la forme d'une partition de musique ou les sentiments éprouvés sont autant de notes de couleur. Sorti du rêve je perçois les gens avec leurs teintes ou demi-teintes, c'est la première impression lors d'une rencontre, c'est le goût d'une prestation scénique, ça peut être aussi une odeur ou une musique. Sachant qu'une couleur est une onde électromagnétique plus ou moins énergétique suivant sa teinte, ça doit être mon côté médium-zen.

Sur ce, à demain.

mercredi 20 juin 2007

Pourquoi il pleut sur Nantes?

Point de démonstration météorologique aujourd'hui mais une petite explication sur une réponse faite à un commentaire au sujet de la fête des pères.
"Nantes" est une chanson de Barbara racontant l'arrivée de la chanteuse dans la ville vendéenne qui pour sa visite revêt un habit terne et maussade. Pourtant il s'agit d'une retrouvaille entre Barbara et son père après des années de séparation, malheureusement quand ils sont réunis à nouveau il est déjà trop tard car son père l'a quitté définitivement. Sortie de son contexte on a l'impression d'être dans un mauvais western et que la cavalerie arrive après la bataille, mais à la lumière de l'autobiographie de "la dame en noir" commencée un ans avant sa mort et restée inachevée, ce texte prend une autre signification.
A la fin de sa vie, Barbara confesse que son père a abusé d'elle dans sa jeunesse, qu'il a ensuite abandonné sa famille et qu'il est mort seul à Nantes.
La chanson bouleverse par sa tristesse, cette ultime rencontre n'a eu lieu que dans l'imagination de la chanteuse, mais espérait elle réellement quelque chose? Un geste d'amour, de rédemption logiquement possible quand on voit la mort qui s'approche, ou souhaitait elle le voir mourir pour de bon afin de terminer son deuil et accepter de tourner la page une bonne fois pour toute.
Quel était le lien entre Barbara et son père, comment a-t-elle pu écrire et interpréter cette chanson en portant ce secret si lourd, pourquoi le ciel de Nantes rendait il son cœur chagrin?
Je suis désarmé face à cette histoire, je n'ose pas imaginer ce que j'aurais pu faire à sa place, ces sentiments sont contradictoires car malgré les actes criminels du père on ressent l'amour de Barbara. Paradoxe qui s'exprime clairement dans les paroles de "L'aigle noir", alors en tant que simple observateur je ne me permettrais pas de juger tel ou tel comportement, les condamnations étant aussi dures que les actes eux-mêmes.

Sur ce, à demain.

mardi 19 juin 2007

Pourquoi je suis végétal?

Si chacun de nous possède en lui-même une part d'animalité, je m'intéresse aujourd'hui à notre côté végétal. N'avez-vous jamais remarqué auparavant l'arbre juché sur vos épaules, il pèse de tout son poids sur vos choix de vie et vos habitudes, il peut être gigantesque comme tout petit mais pour bien comprendre son évolution, il faut regarder ses racines de plus près.
Pour cela prenons un arbre généalogique et retournons le, l'arbre c'est vous et vos ancêtres sont les racines mais pour simplifier le schéma nous ne retiendrons uniquement de nos parents que les traumatismes, les douleurs et les secrets. Ces non-dits constituent le tronc de l'arbre qui nous accompagne et nos propres souffrances sont les branches portées par celui-ci. En effet certaines douleurs commencent dès l'enfance dans notre relation avec nos parents et grandissent avec nous tout au long de notre vie, et comme pour tout végétal, les branches et les feuilles en contact de l'extérieur c'est-à-dire les tourments de la vie, permettent d'apporter l'énergie nécessaire à la croissance du tout.
Je cite HFT qui dans une de ses chansons dit " le jour de ma naissance un éléphant est mort et depuis ce jour là je le porte à mon cou." L'image est parlante surtout qu'il est coutume souvent que le dernier né de la famille porte aussi le nom de l'aïeul décédé récemment.
Alors comment est votre arbre? Si certains arrivent à maîtriser leur compagnon comme un bonzaï au prix d'un travail régulier, d'autres fléchissent sous le poids de leur baobab. Certains ont peut être simplement un cèpe de vigne qui dépasse mais leurs racines sont tortueuses et s'enfoncent profondément dans l'histoire, par contre ceux qui possèdent un olivier ont l'espoir d'un coup de gèle.
Nous sommes le fruit d'une succession de génération renforçant au fil des années l'écorce de notre arbre, alors pouvons nous simplement déterrer la hache de guerre pour en finir avec cet imposant bagage? Malheureusement je ne pense pas que ce soit possible, il faut apprendre à vivre avec, élaguer, pour que le soleil parvienne à traverser son feuillage de temps en temps.

Sur ce, à demain.

lundi 18 juin 2007

Pourquoi c'est du réchauffé ?

En ce moment pour être tendance il faut faire du vieux avec du neuf, le diktat de la mode frappe encore et la communauté somnolente la suit. Les dernières émissions de la première chaîne, qui possède seule la majeure partie de l'audimat, sortent toutes du placard après un coup de balais rapide, et peut être un petit lifting pour l'animateur vedette sur vitaminé ou sur cocaïné comme vous voulez. Et bien ça marche! Constat navrant peut être mais la débilité d'il y a 20 ans retrouve son public féru de roue qui tourne en donnant des sous ou des familles qui devinent les réponses des français en se montrant en spectacle.
Le temps est au réchauffé et au lieu de se lancer dans des idées originales, les producteurs préfèrent la sécurité des vieux schémas. Alors cet été ne vous étonnez pas de voir dans les vitrines des magasins les fringues moches des années 80, toutes ces tenues qui en ont traumatisées plus d'un avec des couleurs fluos flashantes spécial "crise d'épilepsie", des coupes ringardes qui remontent le pantalon sous les aisselles, ou des robes aussi élégantes qu'un sac de pommes de terre à trous. Ne soyez pas surpris de voir le tube de l'été revenir à grand coup de pub alors qu'on avait réussi à l'évincer petit à petit, n'ayez pas peur si au détour d'une soirée vous tombez sur une musique "Dance" du type 2-unlimited. D'ailleurs peut être que vous ne vous en êtes pas encore rendu compte mais le phénomène à commencer, sournoisement cette veine ringarde s'immisce dans notre vie, et nos choix, réflexes conditionnés, s'orientent vers cet habit, cette émission qui pourtant 1 an avant étaient morts et enterrés. Quand je regarde les photos de mes parents jeunes je me demande souvent comment ils pouvaient s'habiller comme ça, comment ils pouvaient nous déguiser comme ça, souffrance amère des bretelles qui je suis convaincu reviennent elles aussi, je n'ose imaginer ce que mes enfants subiront, victimes complices de mon désir inconscient de vengeance vestimentaire. Et parce que la mode est aussi dans le choix des prénoms je les appellerais Marius, Fernand, Germaine, Simone que du vieux qui sent le papier jauni et la naphtaline, ils grandiront dans la mode jusqu'au cou pour rester sociables mais eux aussi ils s'apercevront plus tard qu'ils étaient ridicules et ils en riront.

Sur ce, à demain.

dimanche 17 juin 2007

Pourquoi fête-t-on les papas?

Aujourd'hui c'est la fête des pères, des millions d'enfants ont préparé des petits cadeaux pour leurs papounnets chéris. Au-delà de l'entreprise commerciale que représentent toutes ces fêtes de quelqu'un ou de quelque chose, je me demande ce qui pousse l'enfant lambda à souhaiter une bonne fête à son père. La plupart de mes amis proches aimeraient plus leur faire la fête que la leur souhaitaient alors que s'est-il passé, les papas, les enfants, rien ne va plus.
A l'instar du père noël, les enfants devraient arrêter de croire que leur papa mérite une journée entière aux alentours de 5,6 ans. En effet on apprend par des camarades que ce sont les parents qui apportent les cadeaux au pied du sapin mais personne ne nous prévient que notre papa n'est pas le héros que l'on imagine. Pourtant ce n'est pas un secret, les pères sont humains, ils ont les mêmes défauts que l'humanité, jaloux, totalitaires, injustes, profiteurs et tout ça pour notre bien. Il y a encore 50 ans, les papas de France donnaient des coups de cravaches, aujourd'hui encore la violence reste un des moyens principaux de preuves d'amour. La violence des coups, des gestes déplacés de ces pères boursouflés d'humanité écoeurante, pitoyables quand quelques fois on les retrouve sur le banc des accusés.
De nos jours les papas disparaissent, ils s'évanouissent soit physiquement en quittant le domicile conjugal, soit mentalement en recherchant des distractions pour oublier leurs enfants.
Et chaque année les enfants vont voir leurs papas pour leurs donner un baiser, une accolade, une poignée de main, un contact pour se rapprocher de lui, pour lui faire plaisir, pour le rendre fier, il vont loin, très loin dans le dénis pour ce bonheur éphémère illusoire, mais jusqu'où?
Quand ils en ont marre de jouer le jeu de leurs pères, fatigués de leur amour éperdu, déçus par l'homme rétrogradé au rang de géniteur, les enfants décident d'accepter leurs sorts et leurs papas ou essayent de l'oublier à jamais si c'est possible.
Alors comme pour noël, on fait semblant pour jouer le jeu, pour profiter encore une fois de la prestation des papas pour cette journée, mais nous ne sommes plus dupes, nous attendons notre tour en espérant que l'on fera mieux qu'eux.

Sur ce, à demain.

Ps : Bonne fête aux papas et à JP plus particulièrement.