mercredi 9 avril 2008

Pourquoi suis-je climatisé?

Evidemment je ne parle pas de compresseur ou de liquide réfrigérant, mais j’ai remarqué tout de même que j’avais l’air conditionné.
La France, pays des libertés et notamment celle de l’expression, semble sous le coup d’une censure établie vu que notre pain quotidien est construit à partir de poncifs. La nouveauté loin d’être originale se montre pourtant, comme un virus se transmet, sur le plus de médias possibles, alors que l’œuvre en question répond à des critères que l’on redécouvre sous une forme parfois différente, mais qui se rapproche du même schéma d’il y a quelques années. Alors sommes nous en panne d’inspiration et incapable de présenter du neuf ou bien est-ce parce que personne ne souhaite l’innovant.
Conditionné depuis la plus petite enfance par la télévision, abreuvé par des programmes sans reliefs ou de niaises séries ne sollicitant aucun neurone, le quidam d’aujourd’hui n’a pas vraiment le choix, car si notre culture ne s’épanouie pas, la nouveauté que l’irréductible voudra bien présenter sera forcément mal accueillie. Mais on n’oblige pas les gens à aimer la différence, c’est elle qui doit interpeler son audience en envoyant des signaux simples. Après une journée de boulot, humainement, en se laissant aller, on va être tenté d’écouter la musique construite par les émissions de télé, de consommer les produits des publicités, de porter la mode affichée sur nos magazines. De l’innovant sans être révolutionnaire, de la culture sans être élitiste ou racoleur, l’intelligence n’est pas simplement une question de connaissance ou de maîtrise parfaite d’un sujet, mais aussi la manière de le transmettre en se mettant au niveau de la personne qui écoute.
De plus notre société actuelle semble obstruée, bloquée à se complaire dans sa passivité, éteignant toutes velléités de création ou même de changement. Bloquée dans les clichés, la société s’auto caricature et aime ça, le succès de film populaire en est la preuve. Que faut-il faire pour pouvoir vivre dans ce monde sans forcément rentrer dans le moule ou être mis en marge sous prétexte de penser ?
Stoppons la sclérose en n’ayant plus peur de la différence, et en acceptant d’être différent.