mardi 22 avril 2008

Pourquoi les départs sont tristes ?

Départs et retrouvailles rythment notre existence comme une respiration les rendant familiers voir biologiques, l’air la vie me quitte j’expire, l’air revient j’inspire je vie. Pourtant ils n’en deviennent pas plus aisés et au contraire leurs cadences effrénées nous fatiguent comme un marathon.
Coutumier des séparations et des voyages, j’ai souvent côtoyé mes congénères au moment idiot où il fallait se dire au revoir, instant particulier qui met tout le monde sur un pied d’égalité. Immensément riches ou extrêmement pauvres, jeunes ou vieux, le départ de quelqu’un de proche provoque les mêmes émotions car souvent inéluctable, rien ne pourra le retenir sauf peut être un incident de dernières minutes hors de notre contrôle souhaité ardemment au moment de partir autant par les quiteurs que par les quittés. Les endroits de transitions que sont les gares ou les aéroports voient toujours les mêmes comportements, les couples s’enlacent une dernière fois, profitant l’un de l’autre au maximum, lui, respirant son odeur, elle, touchant sa peau, ils ne se regardent plus ils se sentent, chaque particule de leurs corps souhaitant se rappeler de l’autre, de sa chaleur, de son amour. Peux t on oublier ce genre de sentiment, je ne pense pas, mais on en a besoin, instinctivement.
Les départs laissent le champ libre à notre animalité, les pulsions prennent le dessus sur la raison, les sentiments s’accompagnent de cris, de pleures, de grognements, les sourires se crispent ou disparaissent, la douleur tente de se cacher pour ne pas trop blesser. Réaction primaire ancré dans nos gênes comme héritage de nos ancêtres primates, la séparation renvoi au simple fait de survivre, quand l’autre part je suis plus faible donc une proie plus facile. Face au poids de l’instinct, nous acquérons des méthodes pour appréhender ces moments, en commençant très tôt par la naissance au « tu me vois, tu ne me vois plus caché derrière mes mains » fait au nourrisson, le premier jour d’école, j’en passe et des pires. Mais malgré les leçons de la vie, le départ agit directement sur notre cœur qui s’emballe, se pince et fini par se briser.
Mais alors que la raison reprend les commandes, les encouragements pleuvent, les mots pansements déguisent l’émoi,
ils se veulent être rassurants, après tout
les retrouvailles ne sont pas si loin.

mercredi 9 avril 2008

Pourquoi suis-je climatisé?

Evidemment je ne parle pas de compresseur ou de liquide réfrigérant, mais j’ai remarqué tout de même que j’avais l’air conditionné.
La France, pays des libertés et notamment celle de l’expression, semble sous le coup d’une censure établie vu que notre pain quotidien est construit à partir de poncifs. La nouveauté loin d’être originale se montre pourtant, comme un virus se transmet, sur le plus de médias possibles, alors que l’œuvre en question répond à des critères que l’on redécouvre sous une forme parfois différente, mais qui se rapproche du même schéma d’il y a quelques années. Alors sommes nous en panne d’inspiration et incapable de présenter du neuf ou bien est-ce parce que personne ne souhaite l’innovant.
Conditionné depuis la plus petite enfance par la télévision, abreuvé par des programmes sans reliefs ou de niaises séries ne sollicitant aucun neurone, le quidam d’aujourd’hui n’a pas vraiment le choix, car si notre culture ne s’épanouie pas, la nouveauté que l’irréductible voudra bien présenter sera forcément mal accueillie. Mais on n’oblige pas les gens à aimer la différence, c’est elle qui doit interpeler son audience en envoyant des signaux simples. Après une journée de boulot, humainement, en se laissant aller, on va être tenté d’écouter la musique construite par les émissions de télé, de consommer les produits des publicités, de porter la mode affichée sur nos magazines. De l’innovant sans être révolutionnaire, de la culture sans être élitiste ou racoleur, l’intelligence n’est pas simplement une question de connaissance ou de maîtrise parfaite d’un sujet, mais aussi la manière de le transmettre en se mettant au niveau de la personne qui écoute.
De plus notre société actuelle semble obstruée, bloquée à se complaire dans sa passivité, éteignant toutes velléités de création ou même de changement. Bloquée dans les clichés, la société s’auto caricature et aime ça, le succès de film populaire en est la preuve. Que faut-il faire pour pouvoir vivre dans ce monde sans forcément rentrer dans le moule ou être mis en marge sous prétexte de penser ?
Stoppons la sclérose en n’ayant plus peur de la différence, et en acceptant d’être différent.

lundi 31 mars 2008

Pourquoi l’homme s’éteint ?

Triste vérité pour notre espèce, l’homme disparaît petit à petit et personne ne fait rien pour arrêter le massacre.
Comme un iceberg du pôle nord, immensément froid et dur, inspirant le respect aux plus courageux, la peur aux plus sensibles, l’homme d’il n’y a pas très longtemps, trônait en maître pour diriger d’une main ferme mais juste, sa vie et souvent même celles des autres. Aujourd’hui l’homme a perdu de sa superbe, il dérive des glaces en mer chaudes, fondant au soleil des néons électriques pour finir, au mieux, noyé dans un pastis, satisfait de sa promotion au rang de glaçon première classe avec spécialité chips. Mais point de nostalgie dans mes propos, le concept suranné de l’homme montagne a montré dans beaucoup de cas ses faiblesses, tenant bon jusqu’au moment où ça casse (et ça fini toujours par casser), glissement de terrain entraînant tout sur son passage comme une coulée de boue.
Parallèlement le statut de la femme évoluait, elle s’échappait des griffes du mâle en acquérant progressivement sa liberté, son autonomie, si bien que l’homme aujourd’hui n’est plus indispensable voir même encombrant. La femme occupe de plus en plus des postes à responsabilité entrant sur les chasses gardées des hommes, qui acceptant le diktat, livrent bataille avec force de coups bas. Pourtant cette évolution n’est qu’un coming out de la femme qui de tout temps tira les ficelles en sous-main, laissant croire à l’homme qu’il restait maître de la situation.
Les hommes d’aujourd’hui adaptés à ces changements, éduqués dans le respect de la parité homme-femme se retrouvent dans une situation bien étrange, car ils respectent les nouvelles règles du jeu, alors que beaucoup de femmes exigent d’eux à l’inverse un comportement virile voir machiste mais rassurant, dans l’objectif de faire le nid douillet pour pondre leurs œufs. Bête loi de la nature, c’est un fait, les femmes choisissent la sécurité d’un roc même en papier mâché plutôt que la vérité nue des hommes trop sensibles pour leur faire de la peine.
L’extinction est en cours, d’ailleurs il y a plus de femme que d’homme et la célibataire s’endurcie, n’ayant plus guère le choix, elle en vient à accepter les comportements pervers de certains australopithèques, pendant que le mâle fuit l’amante religieuse en se réfugiant chez ses congénères.